lundi 19 novembre 2012

les "Matin Magique" de Marie Pier.....






Bon lundi!
J’espère que vous avez passé un beau week-end et que tout se passe bien de votre côté.

Je vous écris toujours en direct à Miami. Je pars ce soir, après un bain de soleil et de beauté de presque trois semaines (vous pouvez voir à gauche un des époustouflants couchers de soleil que j’ai eu le privilège d’admirer).

Ce fut un magnifique séjour à tous points de vue. Et je dois dire qu’il se boucle en beauté, avec la visite de mon père, qui a décidé de faire un petit saut ici.

C’est donc une Marie-Pier particulièrement nourrie et inspirée (et juste assez bronzée!) qui vous présente le message de la semaine, que voici…
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«Ce n'est pas la charge que vous portez qui vous épuise, c'est la façon dont vous la portez.»
– Lena Horne


J’ai commencé à m’entraîner en 2004 – le 31 mars 2004, plus précisément. Je n’ai pas arrêté depuis. Au fil des ans, j’ai fait du vélo stationnaire, du vélo elliptique, du jogging, du yoga, de la randonnée en montagne, du trampoline… Et quel que soit mon exercice chouchou du moment, j’en fais au moins 45 minutes, presque tous les jours, en plus de mes marches quotidiennes avec Pacha. Il m’en faut beaucoup pour sacrifier mes 45 minutes d’exercice… car ce n’est pas une corvée, pour moi; au contraire, c’est mon dessert à la fin de la journée. Pendant que je bouge, je rêvasse à plein de projets et d’idées enthousiasmantes. Je me laisse emporter par la musique, et on dirait que tout est possible. Oh, il y a aussi le fait que je suis totalement accro aux endorphines… je vire un peu folle si je ne me dépense pas physiquement!

Je disais donc que je m’entraîne depuis 2004. Or, je devrais préciser que le portrait a été très différent au cours des derniers mois. Quand l’état de santé de ma mère s’est détérioré, au début de l’été, je n’avais absolument plus la tête à m’entraîner, alors j’ai complètement arrêté. Mon envie de bouger est revenue peu à peu, à la suite de son départ… mais pas comme avant, étonnamment. Moi qui m’entraînais jadis presque tous les jours, je n’avais envie de bouger que 2 ou 3 fois par semaine. Et je n’avais d’yeux que pour mon trampoline, un exercice beaucoup moins exigeant que le vélo elliptique – ma machine de prédilection depuis quelques années.

Qu’aurais-je dû faire, à votre avis? Ou qu’auriez-vous fait, à ma place?

J’aurais certainement pu me «discipliner», comme on dit, c’est-à-dire me pousser à faire autant d’exercice qu’avant même si je n’en avais pas envie. J’aurais pu me forcer à utiliser mon vélo elliptique, aussi. Mais je ne le pouvais pas. Ou plutôt, je ne le voulais pas. Car voyez-vous, l’exercice – et vous comprendrez que l’exercice n’est qu’un exemple, ici – est une des choses les plus précieuses de ma vie. Et je savais que si je commençais à me pousser pour en faire malgré moi, je transformerais mes précieuses séances d’entraînement en corvée. Et si je commençais à les associer à une corvée, je devrais dorénavant toujours me pousser pour bouger. Oui, ce serait un perpétuel combat. Je préférais donc renoncer temporairement aux bienfaits que mon entraînement habituel m’aurait apportés plutôt que de renoncer à ma belle relation avec l’exercice. Le prix à payer était beaucoup moins important. Et je n’ai pas viré folle – du moins, pas complètement. ;-)
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On parle souvent de relations amoureuses, de relations amicales, de relations familiales… Bref, des relations interpersonnelles. Or, on entretient des relations également avec notre travail, avec nos passe-temps, avec les activités auxquelles on s’adonne régulièrement – avec tout ce que l’on fait, finalement. Et si on ne prend pas soin de ces relations, elle s’effriteront – comme toute relation – et on commencera à aimer de moins en moins même ce qu’on aime passionnément.

On comprend facilement ce principe lorsqu’il est question des relations humaines. On sait que même si on a toutes les affinités du monde avec notre partenaire de vie, ou avec nos amis, rien ne tiendra la route si la relation est malsaine. Ainsi, on la met naturellement en priorité. On s’abstient par exemple de critiquer l’autre personne, ou de lui mettre constamment de la pression pour qu’elle fasse les choses à notre façon, car on sait qu’à long terme, une belle relation mutuellement respectueuse aura beaucoup plus à nous apporter que ce qu’on obtiendrait en poussant ou en critiquant.

Lorsqu’on sort du cadre des relations humaines, par contre, on dirait que c’est une autre paire de manches. La relation devient apparemment secondaire, et on se permet à peu près n’importe quoi. Par exemple, on se tire vers la salle d’entraînement par les cheveux – comme j’aurais pu le faire –, créant ainsi une sorte de guerre contre l’exercice. Ou on régit notre alimentation comme des généraux d’armée, ce qui nous amène bien sûr à associer la nourriture aux restrictions et à manger stressé (oh, et à vouloir manger les aliments interdits pour se rebeller). Ou on s’adonne à une nouvelle forme d’art qui pourrait nous plaire énormément, mais on s'impose dès le départ de réaliser des chefs-d’œuvre, s’assurant ainsi d’associer l’activité au sentiment de ne jamais être ou de faire assez. Ou encore, on permet à notre travail de nous voler régulièrement de précieux moments en famille, nous laissant avec un goût amer dans la bouche et le vague sentiment qu’il a une dette envers nous. Et il y a bien sûr notre dialogue intérieur qui est souvent lui aussi teinté de pression, de frustration et d’un sentiment d’obligation. C’est l’aspect le plus proche de nous, donc le plus influent. Chaque fois que l’on dénigre intérieurement une chose, chaque fois que l’on pense à elle comme à une corvée – en fait, chaque fois qu’on a quelque pensée négative que ce soit à son sujet –, on mine la relation. Comment pourrait-il en être autrement?

C’est pourquoi j’ai toujours fait en sorte de traiter ma relation avec l’exercice comme un joyau. Et c’est pourquoi j’ai naturellement envie de bouger depuis si longtemps, si on exclut ma petite pause des derniers temps.
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Évidemment, il n’est pas toujours facile de mettre les relations en priorité – ou même d’en être conscient. Nos objectifs semblent tellement plus importants. Car après tout, la pression, le perfectionnisme, la rigidité et même la négativité peuvent nous amener à faire tout plein de choses constructives – que ce soit de nous motiver à nous mettre en forme, à performer, à nous améliorer. Le hic est qu’aussi noble soit notre intention, aucun résultat n’est plus précieux que la relation. Même le plus bel accomplissement ne justifie jamais de la sacrifier. Car sans la relation, il n’y a rien. Il n’y a plus d’amour. Et à long terme, la seule chose sur laquelle on peut vraiment compter pour nous propulser est l’amour – l’amour que l’on a pour ce que l’on fait. C’est ce qui nous amènera à embarquer sur le vélo elliptique lorsque ce sera le moment, ou à manger les aliments sains qui nous font du bien, ou à monter la barre lorsqu’il est temps de se dépasser. On devra toujours se donner de petits élans, bien sûr, et je le fais moi-même souvent… Mais on parle de petits élans, non pas de coups de pieds. On parle de courage, pas de rigidité.

Il est donc question ici de voir plus loin que les résultats immédiats et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour être en paix avec ce que l’on fait, d’abord et avant tout, sachant que c’est la seule façon de se sentir bien, mais sachant aussi que de cette relation saine émergera toute la puissance dont on a besoin. Ainsi, on refuse de se pousser dans un sens et dans l’autre. Et lorsqu’on doit absolument faire certaines choses – ou lorsqu’on sent intuitivement qu’il est important de les faire malgré notre manque d’enthousiasme –, on allège notre dialogue intérieur et on se rallie complètement avec la réalité. Par exemple, si on doit absolument travailler alors qu’on est fatigué, on s’interdit de macérer dans la frustration, ou de maudire notre travail, et on tente d’accueillir la réalité présente comme si on l’avait choisie, en attendant peut-être de la changer. Ou pour revenir à mon exemple : si j’avais absolument dû m’entraîner comme d’habitude au cours des derniers mois, j’aurais pu me trouver quelques nouveaux sujets agréables auxquels j’aurais pris plaisir à rêvasser en bougeant. Ou de nouvelles chansons rythmées à écouter. Tout sauf la pression, la lourdeur et la négativité.

La relation est trop précieuse. Le prix à payer serait trop grand.
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J'ai donc envie de vous demander : quelles sont les activités que vous aimez le plus au monde? Et comment pouvez-vous vous assurer de continuer à les aimer? Oui, comment pouvez-vous enrichir encore davantage la relation que vous avez avec elles?

Et pour continuer, quelles sont les activités que vous aimez moins, quels sont les combats que vous aimeriez gagner? Et que pouvez-vous faire pour commencer à guérir la relation nocive à l’origine de la situation? Comment pourriez-vous y mettre un peu plus d’amour? Je pense plus particulièrement à la relation que vous avez avec votre travail, puisqu’il occupe probablement une grande partie de votre quotidien. Je pense aussi à la relation que vous avez avec l’exercice, avec la nourriture, et avec tous les outils qui vous permettront de vous sentir bien.

J’ai des frissons en écrivant ces questions. Car je sais qu’avoir des relations saines est la seule façon d’atteindre vos objectifs avec fluidité, à long terme. Mais surtout, parce que toutes ces relations sont intimement liées à la relation que vous avez avec vous-même, comme vous le savez probablement déjà… et j’aime tant vous imaginer débordant de joie.

Passez une magnifique journée. À lundi prochain!

Pensée du jour...


En affinant en permanence vos idées de ce que vous voulez, votre facteur joie demeurera constant. Et c'est pourquoi il est si important pour vous de laisser tout le monde en dehors de l'équation. Ils sont dans leur propre jeu ; ils ne comprennent pas le vôtre. Accordez-leur une pause ; arrêtez de leur demander ce qu'ils pensent. Commencez à prêter attention à la façon dont vous vous sentez. La joie sera immédiatement à vous, et tout ce que vous avez jamais pensé qui vous rendrait heureux commencera à se déverser, apparemment sans effort, dans votre expérience.